Autopsie La jeune voyageuse américaine Gabby Petito est morte étranglée

ATS

13.10.2021 - 08:00

La jeune voyageuse Gabby Petito, dont la disparition a suscité une vive émotion aux Etats-Unis en septembre, est morte étranglée selon les résultats d'une autopsie. Elle relance les spéculations sur le rôle de son petit-ami, toujours activement recherché.

Keystone-SDA

Une photo non datée mise à disposition par le département de police de North Port à North Port, Floride, États-Unis montre Brian Christopher Laundrie (L) et sa fiancée Gabrielle 'Gabby' Petito (publiée le 25 septembre 2021). L'ex-petit ami reste introuvable. 
Une photo non datée mise à disposition par le département de police de North Port à North Port, Floride, États-Unis montre Brian Christopher Laundrie (L) et sa fiancée Gabrielle 'Gabby' Petito (publiée le 25 septembre 2021). L'ex-petit ami reste introuvable. 
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«La cause de la mort est la strangulation et il s'agit d'un homicide», a indiqué mardi le Dr Brent Blue, du comté de Teton dans l'Etat du Wyoming (nord-ouest) où le corps de la jeune femme de 22 ans avait été retrouvé le 19 septembre.

Elle a été tuée trois à quatre semaines avant la découverte de son corps près du parc national de Grand Teton, a-t-il ajouté sans donner d'autres détails sur l'autopsie.

Ex-petit ami recherché

Son ex-petit ami, Brian Laundrie, 23 ans, est activement recherché par les autorités mais reste introuvable. Qualifié de «personne digne d'intérêt pour l'enquête», il a été inculpé pour utilisation frauduleuse d'une carte bancaire.

Dans un communiqué aux médias américains, l'avocat de la famille Laundrie, Steven Bertolino, a assuré que la mort de la jeune femme «à un si jeune âge» était une «tragédie». Mais, a-t-il souligné, Brian Laundrie est seulement recherché que pour avoir utilisé la carte bancaire de sa fiancée.

Le couple avait quitté New York en juillet pour un voyage dans une camionnette aménagée censé durer quatre mois et dont les étapes, dans les décors grandioses des parcs nationaux de l'Ouest américain, étaient régulièrement partagées sur Instagram et YouTube, à travers des photos et vidéos.

Mais le 1er septembre, Brian est rentré seul avec le van à North Port, en Floride, où le couple logeait chez la famille Laundrie. La famille de Gabrielle Petito a signalé sa disparition le 11 septembre, disant n'avoir pas eu de nouvelles d'elle depuis la fin août.

Vidéo

Les internautes ont alors commencé à se mobiliser sur les réseaux sociaux pour retrouver la jeune fille, et les médias se sont emparés de l'histoire.

Une vidéo rendue publique par la police de Moab, petite ville de l'Utah, est venue accentuer le trouble autour du fiancé. Gabrielle Petito y apparaît en larmes, dans une voiture, la police étant intervenue le 12 août pour une dispute conjugale. «Elle s'énerve parfois», déclare Brian Laundrie aux agents, expliquant qu'ils avaient eu un différend et qu'elle l'avait frappé avec son téléphone.

Le dernier contact direct entre Gabby Petito et sa famille remonte au 21 août, a indiqué son père, Joseph. Sa mère avait également affirmé avoir reçu un dernier sms le 30 août, sans être sûre qu'il avait été écrit par sa fille.

Après le signalement de sa disparition, Brian Laundrie avait systématiquement refusé de répondre aux questions de la police de North Port, avant de disparaître.

«Cirque médiatique»

La chasse à l'homme lancée par les autorités dans une réserve marécageuse de Floride, puis l'intervention d'un chasseur de primes vedette de la téléréalité, passionnent les internautes américains et étrangers, qui suivent et commentent toutes les étapes de l'enquête.

Les obsèques de Gabby Petito ont été célébrées le 26 septembre près de New York, même si sa dépouille était toujours dans le Wyoming.

L'histoire tragique de cette jeune Américaine blonde est tristement banale dans un pays où des centaines de milliers de personnes disparaissent chaque année.

Mais l'écho médiatique donné à l'affaire a provoqué une polémique sur l'attention disproportionnée accordée aux disparitions des femmes blanches par rapport à celles issues de minorités. Le Dr Blue a ainsi fustigé mardi le «cirque médiatique» autour d'une enquête sur «un décès parmi tant d'autres à travers le pays de personnes victimes de violences conjugales». «C'est malheureux que ces autres décès n'aient pas autant de couverture (dans la presse) que celui-ci», a-t-il ajouté.