Quantités d'eau colossales L'ouragan Hélène, «extrêmement dangereux», s'abat sur la Floride

pame

27.9.2024 - 07:29

L'ouragan Hélène, classé comme «extrêmement dangereux», a touché terre jeudi soir dans l'Etat américain de la Floride. Il est accompagné de rafales d'une rare violence mais aussi de quantités d'eau colossales capables de provoquer des inondations «catastrophiques».

Cette image satellite GOES-16 GeoColor prise à 17h46 EDT et fournie par la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) montre l'ouragan Helene dans le Golfe du Mexique se déplaçant vers la Floride, jeudi 26 septembre 2024.
Cette image satellite GOES-16 GeoColor prise à 17h46 EDT et fournie par la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) montre l'ouragan Helene dans le Golfe du Mexique se déplaçant vers la Floride, jeudi 26 septembre 2024.
KEYSTONE

«Sur la base des données radar Doppler du NWS (le service météorologique national, ndlr), l'oeil (de l'ouragan) Hélène a touché terre» dans la région du Big Bend, dans le nord-ouest de la Floride, vers 23h10 (05h10 suisses), a annoncé le Centre américain des ouragans (NHC).

L'ouragan a précisément touché terre «juste à l'est de l'embouchure du fleuve Aucilla» située à quelque 40 km au sud-est de la capitale de l'Etat, Tallahassee, qui compte environ 200'000 habitants. Avec des vents soufflant désormais à 225 km/h, l'ouragan est de catégorie 4 sur une échelle de 5, a indiqué l'organisme.

Six mètres d'eau

Hélène déverse déjà d'intenses pluies et le risque de submersion marine inquiète particulièrement les autorités. La montée des eaux pourrait atteindre six mètres par endroits sur les côtes, soit la hauteur d'un immeuble de deux étages.

Il s'agit d'un «scénario auquel il est impossible de survivre» et qui s'accompagnera de vagues «destructrices» pouvant balayer des maisons et déplacer les voitures, a alerté le directeur du NHC Mike Brennan.

A cause des chutes d'arbres, les autorités s'attendaient à de vastes coupures de courant: jeudi soir, environ un million de foyers étaient privés d'électricité en Floride, selon le site poweroutage.us. Le président Joe Biden a «exhorté» les habitants à tenir compte des «appels à évacuer» émis par les autorités. «Prenez cela au sérieux, et soyez prudents», a-t-il insisté.

«Je reste ici»

Sur la côte près de Tallahassee, beaucoup ont fui, après avoir protégé les fenêtres de leur maison avec des planches en bois, et la plupart des commerces ont fermé, a constaté l'AFP.

Les autorités du comté de Taylor, en Floride, ont demandé aux habitants n'ayant pas suivi les appels à quitter les lieux à écrire leur nom sur leur corps à l'aide de feutres indélébiles, afin d'aider à leur identification s'ils venaient à être tués.

A Crawfordville, petite ville située à 30 km au sud de Tallahassee, Patrick Riickert a décidé de faire fi des alertes. «Je reste ici. Je vais me retrancher», a confié ce quinquagénaire qui a ses petits-enfants avec lui. «J'ai confiance en ma foi et le fait que Dieu me protégera.»

Jeudi soir, le gouverneur de Floride Ron DeSantis a demandé aux habitants qui le peuvent encore d'évacuer, et aux autres de se barricader et de ne pas sortir jusqu'au lendemain matin.

Trois autres Etats menacés

La Géorgie, le Tennessee et la Caroline du Sud subiront aussi les effets de l'ouragan. Des dizaines de millions d'Américains sont sous le coup d'alertes météo. A l'intérieur des terres, les autorités redoutent des crues soudaines liées aux fortes pluies, ainsi que de possibles coulées de boue ou glissements de terrain notamment dans les Appalaches.

En Floride, l'état d'urgence a été imposé dans presque la totalité de l'Etat. Quelque 3500 soldats de la Garde nationale ont été mobilisés et 2000 supplémentaires sont disponibles si besoin, selon le gouverneur. Plusieurs aéroports, notamment ceux de Tallahassee et de Tampa, sont fermés.

Des fonds fédéraux ont été débloqués, avec du personnel prêt à aider pour des opérations de recherche et de sauvetage, de rétablissement de l'électricité ou de dégagement des routes.

Taille impressionnante

La particularité d'Hélène est d'être particulièrement étendu. Sa taille en fait «l'un des plus grands ouragans au-dessus du golfe du Mexique durant ce siècle», a noté l'expert Michael Lowry.

Si plusieurs ouragans ont déjà frappé les Etats-Unis cette année, dont Béryl et Debby, ils étaient moins puissants qu'Hélène au moment de toucher terre.

L'agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) avait prévenu que la saison des ouragans cette année – qui s'étend de début juin à fin novembre – s'annonçait particulièrement agitée notamment en raison de la chaleur des océans, qui alimente ces tempêtes. En réchauffant les eaux des mers, le changement climatique rend plus probable leur intensification rapide et augmente le risque d'ouragans plus puissants, selon les scientifiques.

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