Condamnée Ex-escort girl condamnée à dix ans pour le meurtre de son client

ATS

6.5.2021 - 13:07

6.5.2021 - 13:07

Une ancienne escort girl, jugée pour avoir tué à coups de couteau un de ses clients à Saint-Genis-Pouilly, dans l'Ain (F), en août 2017, a été condamnée mercredi soir à dix ans de réclusion criminelle. L'avocat général avait requis 17 ans.

Une ancienne escort girl, jugée pour avoir tué à coups de couteau un de ses clients à Saint-Genis-Pouilly, dans l'Ain (F), en août 2017, a été condamnée mercredi soir à dix ans de réclusion criminelle. L'avocat général avait requis 17 ans (illustration).
Une ancienne escort girl, jugée pour avoir tué à coups de couteau un de ses clients à Saint-Genis-Pouilly, dans l'Ain (F), en août 2017, a été condamnée mercredi soir à dix ans de réclusion criminelle. L'avocat général avait requis 17 ans (illustration).
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Durant trois jours, la Cour d'assises de l'Ain s'est attachée à examiner la personnalité de l'accusée, jugée pour «meurtre et escroquerie». La femme a reconnu avoir poignardé un client dans la nuit du 16 au 17 août 2017, un informaticien de 52 ans avec qui elle entretenait une relation. Mais elle invoquait la légitime défense, affirmant qu'il l'avait violée lors d'une séance sadomasochiste.

Elle avait ensuite transporté le corps de la victime dans sa voiture jusqu'en Italie, où il avait été retrouvé en partie calciné dans la vallée d’Aoste, près de l'autoroute A5. «Nous n’avons aucune preuve d’une agression sauvage, on ne peut pas retenir la légitime défense», a déclaré l'avocat général Eric Sandjivy dans son réquisitoire.

Le magistrat a souligné qu'aucun ADN masculin n’avait été trouvé sur le godemiché qu'aurait utilisé la victime contre l'accusée. Il s'est aussi interrogé sur le fait que la jeune femme ait pu avoir des relations intimes avec un petit ami, trois jours après l'agression présumée.

«Activité secrète»

M. Sandjivy a en outre considéré que les coups mortels portés par l'accusée ont pu découler d'une «pulsion meurtrière» lors du jeu sexuel, en réaction à la personnalité de la victime décrite comme non violente mais acerbe. Une «rage interne qui a explosé», avait expliqué plus tôt à la barre Patrick Dessez, expert psychologue, notant le «clivage» de personnalité de l'accusée.

Selon ce dernier, la jeune femme, également serveuse, avait passé sa vie à dissimuler son «activité secrète» d’escort girl, «organisée comme une addiction», d’où sa facilité à multiplier les mensonges après le drame. Elle avait ainsi échangé de faux SMS, effectué des retraits avec la carte bancaire de la victime en étant déguisée pour faire croire que l'informaticien était toujours vivant ou encore accepté un mariage blanc.

Version contestée

«Salir la mémoire d’un mort, à un moment, stop!» a déclaré pour sa part l'avocat de la soeur du défunt, Me Xavier Moroz, qui a vigoureusement contesté la version de l'accusée. «Soit elle ment délibérément, soit elle est enfermée dans une logique dont elle ne peut pas sortir», avait-il ajouté, relevant «la capacité d’adaptation hors du commun» de la jeune femme.

«Qu’est-ce qui vous permet de douter de cette scène? Elle a été violée, elle s’est défendue légitimement», avait plaidé en défense Me Jean-Félix Luciani, reprochant au ministère public de ne pas tenir compte «de la réalité de la prostitution», et de faire fi «du rapport de domination et de la marchandisation des rapports humains».

«S’il ne m'avait pas fait tout ça, aujourd’hui je ne serais pas là devant vous», avait déclaré mardi l'accusée d’une voix éplorée.

ATS