EtudeEt si la peur avait des vertus thérapeutiques?
Relaxnews
30.11.2024 - 14:23
Considérée à tort comme une émotion à éviter, la peur dévoile des aspects positifs inattendus. Une étude danoise, publiée dans la revue «Brain Behavior and Immunity», affirme qu’elle peut agir favorablement sur les inflammations.
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30.11.2024, 14:23
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Des chercheurs de l'université d'Aarhus sont parvenus à cette conclusion surprenante après avoir mené une expérience impliquant 113 participants. Pour les besoins de cette étude, les volontaires se sont rendus dans la maison hantée Dystopia au Danemark, en portant des dispositifs permettant de suivre leurs niveaux de protéines C-réactives haute sensibilité (hs-CRP), une molécule produite par le foie en réponse à une inflammation dans l'organisme. La concentration de hs-CRP dans le sang augmente rapidement en présence d'infections, de blessures ou de maladies inflammatoires chroniques.
Les scientifiques ont également prélevé des échantillons sanguins sur les volontaires avant, juste après, et trois jours après leur visite dans la maison hantée pour analyser l’évolution de ce biomarqueur. Ils se sont aperçus que, à première vue, le niveau d’inflammation n’a pas connu de variation significative chez l’ensemble des participants.
Mais, en y regardant de plus près, une tendance intrigante est apparue. Les participants présentant une inflammation légère avant le début de l’expérience ont vu leur taux de hs-CRP diminuer significativement dans les trois jours qui ont suivi leur visite chez Dystopia. En outre, l’équipe de recherche a observé une réduction globale du nombre de cellules immunitaires chez tous les participants, indiquant potentiellement un apaisement du système immunitaire. «Nos résultats suggèrent que la peur récréative pourrait aider l'organisme à recalibrer les réponses immunitaires», expliquent les auteurs de l’étude dans un communiqué.
Autrement dit, la peur aurait potentiellement des effets bénéfiques pour le corps. Cette émotion pourrait avoir un effet régulateur sur l’inflammation, comparable à celui du froid. Les chercheurs insistent toutefois sur la nécessité de poursuivre leurs recherches, compte tenu des limites méthodologiques qu’ils ont rencontrées dans leur étude.
Malgré tout, ces conclusions sont encourageantes. On pourrait imaginer à l’avenir que les médecins prescrivent à leurs patients atteints de maladies inflammatoires chroniques de visiter une maison hantée ou de visionner des films d’horreur pour aller mieux. De quoi nous réconcilier avec ce sentiment qu’est la peur.