Suissesse escroquée en ligne Elle va jusqu'à vendre ses chats pour s'offrir une «maison de rêve»

toko/Trad

6.2.2024

Une femme de l'Emmental a été victime d'une escroquerie qui a duré des années, au cours desquelles elle est allée jusqu'à vendre des meubles, des effets personnels et même ses chats dans l'espoir de trouver une maison de rêve en Italie. La police cantonale enquête actuellement sur cette affaire.

Une maison en Italie au bord de la mer. (image d'illustration)
Une maison en Italie au bord de la mer. (image d'illustration)
IMAGO/Cavan Images

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Une maison en Italie, au bord de la mer, avec seulement quelques petits travaux de rénovation à payer. Cette illusion a coûté des milliers de francs à une femme de l'Emmental. Sans parler du stress émotionnel auquel elle a été exposée pendant longtemps...

Pour éviter que d'autres ne subissent le même sort, elle a décidé de raconter à la «Berner Zeitung» comment une joyeuse connaissance en ligne s'est transformée en cauchemar.

Des promesses généreuses

Il y a environ un an, la retraitée a reçu une demande d'amitié d'un homme sur une application de messagerie. L'inconnu a prétendu vivre en Italie et avoir quelques années de plus qu'elle. Il a fini par gagner sa confiance. Il lui a dit qu'il était riche et qu'il possédait une maison près de la mer, lui révélant même son intention de la lui offrir en cadeau.

L'homme était charmant et attentionné et l'Emmentaloise était heureuse et pleine d'espoir face à ses généreuses promesses. Mais la prétendue maison de rêve avait besoin de menus travaux de rénovation. «Ce n'est pas grave, l'a rassuré l'homme en lui demandant quelques centaines de francs, car - a-t-il affirmé - il était en instance de divorce et ne pouvait donc pas assumer lui-même les coûts». 

Il a cependant continué à se faire virer de l'argent via une carte prépayée du kiosque, afin de payer un avocat pour «s'occuper de ses affaires financières».

La fascination se transforme en pression

La femme, qui vivait d'une pension d'invalidité, a envoyé un total d'environ 7000 francs suisses pour couvrir les prétendus travaux de rénovation, les frais juridiques et d'autres coûts liés à «la maison de rêve».

Au fil du temps, la charge financière est devenue insupportable pour la femme. Elle a donc décidé de vendre des effets personnels, des meubles et même deux de ses trois chats afin de réunir la somme nécessaire. L'escroc l'a mise sous pression, la menaçant de donner la maison promise à quelqu'un d'autre et affirmant que son avocat lui réclamerait encore de l'argent.

Bien qu'il ait promis à plusieurs reprises de lui rendre visite en Suisse, l'homme qu'elle n'avait rencontré qu'en ligne ne s'est jamais présenté en personne. La femme s'est rendue plusieurs fois à l'aéroport pour le rencontrer, mais en vain.

La fraude sur le net en augmentation

L'affaire fait actuellement l'objet d'une enquête de la police cantonale bernoise, comme l'a confirmé la «Berner Zeitung». Mais les fraudeurs opèrent souvent depuis l'étranger, ce qui rend les poursuites plus difficiles.

Les cas de fraude numérique sont également en augmentation en Suisse. Les victimes se sentent souvent désemparées: pour elles, selon les experts, le stress émotionnel est considérable et elles ont souvent besoin du soutien d'un tiers pour sortir de la relation frauduleuse.

Grâce à l'aide de la police, l'Emmentaloise a cessé de transférer de l'argent, mais n'a pas encore complètement rompu le contact avec l'escroc. Elle veut éviter que l'homme présumé ne trompe quelqu'un d'autre.

N'ayez pas honte d'en parler

Comme l'indique sur son site internet la Prévention suisse de la Criminalité, les victimes d'escroquerie ont souvent honte d'en parler. Pourtant, elles ne devraient pas hésiter à en informer la police, car ce type de mésaventure peut arriver à tout le monde: «nul n'est à l'abri», est-il indiqué, au vu des procédés parfois très subtils des escrocs. Il est toutefois aussi mentionné que les chances de récupérer son argent sont souvent minces dans de tels cas.