La salle d'attente de la policlinique étant pleine à craquer, des personnes attendent des nouvelles de leurs proches devant les urgences du John H. Stroger, Jr. Hospital of Cook County.
Al Capone, surnommé «Scarface», le chef américain de la pègre de Chicago.
Elizeth Arguelles (23 ans) se tient dans une cour d'école de Chicago. Elle a déjà survécu à deux agressions à l'arme à feu — et s'investit désormais dans la pacification des rapports entre les adolescents.
Tannika Humphries (à droite), dont la fille a été tuée par balle, pleure sa perte devant une église de Chicago.
Des policiers sondent le lieu où plusieurs personnes ont été abattues.
Elizabeth Ramirez (à droite), qui a perdu son fils dans une fusillade il y a sept ans, a fondé l'association «Parents for Peace and Justice» avec Robert Torres (à gauche). Cette association tente de sortir les enfants de la rue. Elle cherche également à apporter un peu de réconfort aux parents dont les enfants ont été assassinés.
Elizabeth Ramirez, qui a perdu son fils dans une fusillade il y a sept ans, participe à une «fête de la paix», organisée pour démontrer aux adolescents que la violence ne mène à rien.
Greg Livingstone (à droite) et Frank Coconate, qui militent tous deux contre la violence armée, planifient une manifestation en faveur de la fin de la violence à Chicago.
La ville de Chicago à nouveau gangrénée par la criminalité
La salle d'attente de la policlinique étant pleine à craquer, des personnes attendent des nouvelles de leurs proches devant les urgences du John H. Stroger, Jr. Hospital of Cook County.
Al Capone, surnommé «Scarface», le chef américain de la pègre de Chicago.
Elizeth Arguelles (23 ans) se tient dans une cour d'école de Chicago. Elle a déjà survécu à deux agressions à l'arme à feu — et s'investit désormais dans la pacification des rapports entre les adolescents.
Tannika Humphries (à droite), dont la fille a été tuée par balle, pleure sa perte devant une église de Chicago.
Des policiers sondent le lieu où plusieurs personnes ont été abattues.
Elizabeth Ramirez (à droite), qui a perdu son fils dans une fusillade il y a sept ans, a fondé l'association «Parents for Peace and Justice» avec Robert Torres (à gauche). Cette association tente de sortir les enfants de la rue. Elle cherche également à apporter un peu de réconfort aux parents dont les enfants ont été assassinés.
Elizabeth Ramirez, qui a perdu son fils dans une fusillade il y a sept ans, participe à une «fête de la paix», organisée pour démontrer aux adolescents que la violence ne mène à rien.
Greg Livingstone (à droite) et Frank Coconate, qui militent tous deux contre la violence armée, planifient une manifestation en faveur de la fin de la violence à Chicago.
La criminalité fait rage dans les rues de Chicago. La police semble perdre du terrain face aux gangs de rue. Cependant, les habitants n'ont pas l'intention d'abandonner leur ville. Ils s'attaquent aux origines de la violence.
Tannika Humphries est désespérée. La dépouille de sa fille gît devant l'autel de la Stone Temple Missionary Baptist Church. Elle est exposée dans un cercueil ouvert, doublé de velours lilas. Jahnae était sa fille aînée, mais n'en demeurait pas moins son «bébé», comme elle le confie. La femme de 41 ans est mère de neuf enfants, six garçons et trois filles. «Désormais, il ne m'en reste plus que huit», déclare-t-elle.
Il y a quelques jours, Jahnae a été victime d'un crime, la jeune femme a reçu une balle dans le visage qui l'a entièrement défigurée. Sa mort fait partie de la brutale réalité qui règne dans les rues de Chicago. Des bandes d'adolescents se livrent au pillage dans les quartiers malfamés situés au sud et à l'ouest de la ville et n'hésitent pas à prendre la vie d'autres jeunes de leur âge. La police est témoin de ce genre de scènes presque quotidiennement.
Tannika Humphries ne peut même pas vivre son deuil en paix. Les obsèques n'ont pas encore commencé qu'une certaine agitation règne déjà devant le cercueil. Les membres d'un gang sont venus, ils font leurs adieux à la jeune femme avec solennité. Tous sortent alors leur téléphone portable de la poche de leur pantalon, dont la ceinture leur arrive à hauteur des genoux, il suffit d'un simple message de leurs rivaux pour que tout bascule. La police rapplique, les visiteurs prennent la fuite.
La loi de la rue
Chicago à l'été 2018 – la ville d'Al Capone est redevenue la capitale du crime. Même si proportionnellement au nombre d'habitants, le taux d'homicides est plus élevé à Memphis ou à Baltimore, la loi de la rue qui règne dans plusieurs des quartiers de la métropole située au bord du lac Michigan ne se retrouve nulle part ailleurs. En été, la criminalité augmente brutalement – et à Chicago, criminalité est souvent synonyme de meurtre.
Le premier week-end du mois d'août, 77 personnes ont été blessées par balle et 12 ont succombé à leurs blessures. Aujourd'hui, plusieurs semaines plus tard, seul un suspect fait l'objet d'une procédure judiciaire. Le bilan de ces dernières semaines n'est pas plus encourageant. Des centaines de gangs de rue commettent leurs méfaits, et il n'est pas rare de voir des adolescents de douze ans seulement se promener avec des armes à feu. Tout est une question de drogue, d'argent – et de suprématie dans le quartier.
La guerre de rue qui fait rage dans la ville de trois millions d'habitants se limite à quelques quartiers du sud et de l'ouest, des quartiers sous-développés, sans perspectives et principalement habités par des Afro-Américains. Barack Obama y a autrefois multiplié les expériences politiques et son épouse Michelle a grandi sur place.
La zone située autour de Garfield Park, à West Side, en fait partie. Les bâtiments sont austères et les espaces verts semblent négligés.
La police est impuissante, elle essaie d'éviter le pire et de gérer la violence. «Ils tirent. Et s'ils agissent ainsi, c'est parce qu'ils savent qu'ils s'en sortiront toujours», explique le chef de la police Eddie Johnson. Les tribunaux et les procureurs devraient sévir davantage. La majorité des crimes sont la conséquence de rivalités entre gangs de rue.
Des difficultés à recruter des policiers
Alors qu'en Allemagne, le taux d'élucidation des homicides tourne autour de 90 %, il est de 14 % à Chicago. Proportionnellement au nombre d'habitants, le taux d'homicides y est presque deux fois plus élevé qu'à New York. Le maire de Chicago Rahm Emmanuel a du mal à recruter des policiers. Il a essayé d'envoyer plus de patrouilles dans les quartiers concernés, mais sans succès.
Par ailleurs, Rahm Emanuel, qui est maire de la ville depuis plus de sept ans, est la cible des critiques faites aux autorités. Il est question de corruption de longue date, d'arrogance, de racisme. «Chicago est la ville la plus raciste des États-Unis», a déclaré le pasteur afro-américain Greg Livingstone, qui gère l'organisation «Coalition for a New Chicago».
«Nous avons ici deux villes différentes», explique-t-il. D'un côté, le nord mondain, situé sur les rives du lac Michigan, où les riches boivent du champagne sur leurs yachts et les touristes admirent l'architecture des immeubles Art déco, et de l'autre côté, les quartiers délaissés du sud et de l'ouest.
Greg Livingstone rassemble des fonds et aide les pauvres. Sans lui, Tannika Humphries n'aurait pas pu payer l'enterrement de sa fille. «I love you, okay!», dit-il à la femme avant de partir. À Chicago, les initiatives citoyennes comme celle de Livingstone poussent comme des champignons. Il s'agit souvent de petites organisations qui tentent d'améliorer plusieurs choses au niveau du voisinage.
Projet BAM («Becoming A Man»)
Marshaun Bacon et son projet BAM («Becoming A Man»), qu'il gère de façon professionnelle, suivent une logique différente. Les travailleurs sociaux se rendent directement dans les écoles et s'occupent des jeunes considérés comme vulnérables par leurs enseignants sur place. Au total, ce programme d'intervention a déjà permis à 6800 garçons et à 1800 filles de bénéficier d'un meilleur soutien.
«Nous avons pu augmenter le nombre de diplômes de 20 pour cent», explique la porte-parole Veronica Resa. Les adolescents ont appris qu'il valait mieux prendre une profonde inspiration avant de répondre à une provocation. «Ça peut aider en classe, face à un professeur peu conciliant, ainsi qu'en présence de policiers racistes, prêts à en découdre, ou d'un patron qui vous tape sur les nerfs.»
À Chicago, les choses doivent s'améliorer progressivement, les experts sont unanimes. Sur place, quelqu'un se fait tirer dessus toutes les 3 heures et quelqu'un est tué par balle toutes les 15 heures. Si ces intervalles pouvaient augmenter, ce serait déjà un grand pas. D'ailleurs, le week-end dernier a été plutôt calme – 23 blessés et 6 morts lors du long week-end de la fête du Travail. Mais même si la situation devait un jour s'améliorer à Chicago, il est déjà trop tard pour Tannika Humphries.
30 ans de la prise d'otages de Gladbeck
30 ans de la prise d'otages de Gladbeck
Le 18 août 1988, à Cologne, le preneur d'otages Dieter Degowski (à gauche) pointe un pistolet sur la tête de Silke Bischoff dans une voiture. Il y a 30 ans, trois personnes ont perdu la vie dans la prise d'otages de Gladbeck.
Le 18 août, Dieter Degowski pose avec une arme dans un bus de Brême. Après le braquage de la banque, les gangsters changeront à plusieurs reprises de véhicule avant de se poster à un arrêt de bus de Brême-Huckelriede et de détourer un bus de ligne avec 32 passagers à son bord.
Le 18 août, le deuxième preneur d'otages Hans-Jürgen Rösner accorde des interviews à la presse à Brême. Retransmises en direct, les interviews radio et télévisées des trois malfrats, qui étaient alors accompagnés de leurs otages, ont permis à la nation entière de suivre la situation.
Le 18 août, à Cologne, des journalistes encerclent la voiture des preneurs d'otages. Avant la prise d'otages, il y avait déjà eu en Allemagne un débat particulièrement animé sur les limites du devoir d'information des journalistes.
Par la suite, le Conseil de la presse décrétera l'interdiction d'interviewer les malfrats durant les événements.
Des policiers font une déclaration dans un appartement situé au-dessus de l'agence bancaire de Gladbeck-Renfort, où les braqueurs se sont retranchés avec leurs otages.
Ce qu'on reprochera surtout à la police, c'est de ne pas avoir mis un terme à la prise d'otages beaucoup plus tôt. Depuis, les autorités policières ont entièrement revu leur tactique d'intervention.
La prise d'otages ne prendra fin qu'au bout de 54 heures, sur l'autoroute A3, à hauteur de Bad Honnef: la police finira par emboutir le véhicule des preneurs d'otages et s'ensuivra un échange de tirs.
Au cours de la fusillade, la jeune Silke Bischoff, 18 ans (ici avec Dieter Degowski), est abattue par Hans-Jürgen Rösner.
Un site commémoratif dédié à la jeune femme a aujourd'hui été aménagé derrière la glissière de sécurité de l'autoroute.
Avec Emanuele de Giorgi, 15 ans, et le policier Ingo Hagen, 31 ans, elle est la troisième victime de la prise d'otages.
En 2017, la peine d'emprisonnement à perpétuité de Dieter Degowski (à gauche) a été assortie d'un sursis. En février 2018, il a été libéré sous une nouvelle identité.
Hans-Jürgen Rösner (ici dans le bus détourné de Brême), qui avait également été placé en détention, a lui aussi introduit une demande de libération.
Il y a 30 ans, là où Brigitte Gräber vend aujourd'hui des roses au sein de sa boutique de fleurs «Grüne Oase», débutait un des crimes les plus spectaculaires de l'Allemagne d'après-guerre.
La boutique «Grüne Oase», dans laquelle se trouvait autrefois l'agence bancaire, se situe au coin d'une galerie marchande délabrée du «Geschäftszentrum Nord». Avant, il y avait de nombreux magasins sur place, mais la plupart sont vides aujourd'hui. L'agence bancaire a fermé ses portes juste après les faits.
«Golden State Killer»: 13 accusations de meurtres
«Golden State Killer»: 13 accusations de meurtres
Joseph James DeAngelo est accusé de 13 meurtres. Il serait le «Golden State Killer» qui a terrorisé la Californie pendant plusieurs dizaines d'années.
En plus des 13 meurtres dont il est accusé, l'homme de 72 ans aurait également commis une cinquantaine de viols. Cependant, il ne peut plus être poursuivi pour ces faits, car ils sont prescrits.
Dans les années 70, Joseph James DeAngelo a travaillé en tant que policier, jusqu'à ce qu'il soit pris en flagrant délit de vol de matériel en 1979.
Après l’enquête de la journaliste Michelle McNamara, la police a passé les échantillons d’ADN recueillis sur les lieux sur GEDmatch, base de données génétiques, qui a conduit à Joseph James DeAngelo. Il a été arrêté à son domicile de la banlieue de Sacramento en avril dernier.
Une participante au procès honore la mémoire de Cheri Domingo et de son compagnon Gregory Sanchez. Le couple a été cruellement assassiné en 1981.
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