#MeToo au théâtre Bachelot «regrette» que Bertrand Cantat soit invité au théâtre de La Colline

AFP

18.10.2021 - 10:44

La ministre de la Culture Roselyne Bachelot a dit lundi «regretter» que Betrand Cantat, condamné à plusieurs années de prison pour le meurtre de sa compagne en 2003, ait créé la musique d'un prochain spectacle au théâtre national de La Colline.

18.10.2021 - 10:44

Bertrand Cantat en concert à La Rochelle, le 1er mars 2018
Bertrand Cantat en concert à La Rochelle, le 1er mars 2018
AFP/Archives

La ministre de la Culture Roselyne Bachelot a dit lundi «regretter» que Betrand Cantat, condamné à plusieurs années de prison pour le meurtre de sa compagne en 2003, ait créé la musique d'un prochain spectacle au théâtre national de La Colline.

Interrogée sur France Inter pour savoir si elle trouvait cette situation «normale» en plein #MeToo au théâtre, la ministre a répondu: «Je n'ai pas à intervenir dans la gestion de La Colline. Je regrette que Betrand Cantat ait été invité néanmoins». 

Mme Bachelot a fait valoir «la liberté de la création» et a souligné que le patron de la Colline, Wajdi Mouawad, ne pouvait «pas être accusé de la moindre complaisance en ce qui concerne la lutte contre les violences sexuelles et sexistes».

300 manifestants

Le spectacle «Mère», créé et mis en scène par Wajdi Mouawad, sera joué du 19 novembre au 30 décembre.   

L'actrice Marie Trintignant avait succombé aux coups de Bertrand Cantat, ancien chanteur du groupec de musique Noir Désir, en 2003 à Vilnius. Le chanteur avait été condamné à huit ans de prison. Il en a effectué quatre, dont un en Lituanie, avant de bénéficier d'une libération conditionnelle en 2007. Son contrôle judiciaire a pris fin en 2011.

Bertrand Cantat a perdu en juin 2020 le procès en diffamation qu'il avait intenté au Point. Dans un article publié fin 2017, l'hebdomadaire lui imputait d'avoir commis des violences contre plusieurs de ses compagnes.

Quatre ans après le début du mouvement #MeToo, la vague atteint le milieu théâtral en France. Samedi, quelque 300 de personnes ont manifesté à Paris pour dénoncer l'omerta.

AFP