Jouets Un lieu pour les passionnés de Lego à Bulle

ATS

5.7.2020 - 10:05

Un commerce dédié aux briques Lego vient d'ouvrir à Bulle (FR). Son propriétaire, Christophe Durussel, est un collectionneur qui a fait de sa passion son gagne-pain. Brick Occasion propose à un public d'enfants et d'adultes de l'ancien et du neuf.

Le projet d'extension de Christophe Durussel a bien failli ne pas voir le jour, crise du coronavirus oblige. «J'ai signé mon contrat de bail en mars», au moment de la fermeture des commerces non essentiels. Le nouvel écrin, aboutissement de son rêve, a finalement ouvert dans le chef-lieu gruérien à mi-mai sur 215 mètres carrés.

Le Fribourgeois de 45 ans a décuplé la surface consacrée à la mythique brique plastique danoise au regard de son premier local lancé il y a quatre ans sous le nom de Legoccasion à Nuvilly (FR), village broyard loin des grands axes. Son installation à Bulle correspond à une volonté de faire d'une passion un métier. «Joindre l'utile à l'agréable.»

Reflexion et habileté

Collectionneur, gardant une image lumineuse, comme beaucoup, d'un jouet associant réflexion et habileté dans l'enfance, il décide de se reconvertir suite à de sérieux problèmes de santé. De fil en aiguille, son «Lego Store amélioré» grandit pour afficher aujourd'hui un stock de plus de quatre tonnes de pièces détachées.

Christophe Durussel décrit sa caverne d'Ali Baba comme unique en Suisse romande. «Bulle offre une position centrale», explique-t-il. En ce jour de semaine, le magasin accueille une mère et ses deux jeunes enfants, avec la grand-mère, ainsi qu'un collectionneur, lunettes au bout du nez, qui arpente tiroirs et rayonnages.

La clientèle vient aussi d'outre-Sarine et de France. Le Fribourgeois est connu de passionnés, qui s'adonnent volontiers comme lui à la création de pièces originales, dont certaines sont visibles sur place. Sa notoriété a suscité l'intérêt du fabricant. C'est pourquoi il propose désormais 90 à 95% de l'assortiment Lego.

Pas de spéculation

Si les plus jeunes s'intéressent toujours à la brique plastique, les clients sont à 80% des adultes. Les adeptes peuvent y passer des heures. Brick Occasion n'offre pas moins de 700 tiroirs où sont stockés des milliers de pièces détachées triées par formes. L'occasion de replonger dans les souvenirs des jouets de l'enfance.

Christophe Durussel vend le 90% de son stock à 15 centimes la pièce. «Pas question de faire de la spéculation», insiste celui qui affiche quelque 58'000 références et qui a même construit un tronçon de carrelage en Lego au sol de son nouveau magasin. Internet regorge d'offres à prix surfaits, sans oublier les contrefaçons.

«Il ne faut rien jeter». Amener la marchandise dont on ne veut plus sert notamment à organiser des ateliers vacances et des fêtes d'anniversaire pour les enfants dès 6 ans. Des événements qui proposent, le mercredi et le samedi, à des groupes (jusqu'à 12), de stimuler la créativité en assouvissant sa curiosité pour la brique plastique.

Ascenseur émotionnel

Christophe Durussel, électricien de formation et père de trois adolescents, transmet allègrement son enthousiasme. Passer deux heures dans son antre suffit pour renouer avec la magie. Les rangées de produits allient ancien et nouveauté. Pour qui a 40 ou 50 ans, on plonge dans l'univers des Lego Technic des années 1970 et 1980.

«Je me perds dans les Lego. C'est comme un premier rendez-vous», confie Christophe Durussel en parlant d'ascenseur émotionnel. Ce dernier peut également compter sur le soutien de sa compagne Edwige. Le nom Lego vient d'ailleurs des mots danois leg godt, qui signifient «joue bien».

L'histoire de Christophe Durussel ramène aussi aux difficultés du petit commerce, exacerbées avec la crise du Covid-19 et l'essor d'un commerce en ligne faisant fi des relations humaines. A peine à Bulle, il collabore déjà avec une librairie du lieu pour exposer de ses créations en vitrine avec des thématiques définies par son homologue.

Retour à la page d'accueil

ATS