Construction de machines L'industrie craint le virus

ATS

4.3.2020 - 16:47

L'industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM) a ressenti en 2019 le ralentissement de la conjoncture mondiale. Concernant l'épidémie du coronavirus, le chômage partiel permettrait d'aider les entreprises (archives).
L'industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM) a ressenti en 2019 le ralentissement de la conjoncture mondiale. Concernant l'épidémie du coronavirus, le chômage partiel permettrait d'aider les entreprises (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/Daniel Dal Zennaro

L'industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM) a ressenti en 2019 le ralentissement de la conjoncture mondiale. Concernant l'épidémie du coronavirus, le chômage partiel permettrait d'aider les entreprises.

Face à l'épidémie de coronavirus, l'association professionnelle Swissmem ne s'attend pas à des licenciements massifs en Suisse. «Nous disposons de l'outil du chômage partiel et nous pouvons l'utiliser», a déclaré son président Hans Hess lors d'une conférence de presse annuelle mercredi.

Il s'attend toutefois à un impact important sur les chiffres d'affaires et les bénéfices de la branche au premier semestre. M. Hess pense que cela va durer au moins jusqu'à l'été.

Pouvoir travailler depuis la maison est rare dans la production. Si des cas de contamination devaient survenir dans les usines et chez les sous-traitants, l'effet sur la chaîne de valeur pourrait être important. Quelques goulets d'étranglement ont été constatés «pour un petit nombre de produits», a ajouté M. Hess.

La profession n'appelle pas à des programmes de relance économique. «Il n'y a pas besoin de tels programmes», a assuré le directeur Stefan Brupbacher. Il n'appartient pas non plus à la Banque nationale suisse de les financer.

Hans Hess s'est montré déçu par rapport à la décision de la Fed de baisser ses taux de 0,5 point de pourcentage sur fond d'épidémie de coronavirus. Cela pourrait inciter d'autres banques centrales à le faire. En revanche, l'institut d'émission suisse est encouragé à agir sur le franc jugé surévalué.

Recul des affaires en 2019

L'an dernier, les entreprises MEM ont subi un recul des entrées de commandes de 10,6%. Les chiffres d'affaires ont eux diminué de 4,5% par rapport à l'année précédente. L'érosion des ventes a été plus marquée pour les grandes entreprises que pour les PME.

Pour expliquer ces baisses, la faîtière cite le ralentissement économique sur les principaux marchés, déclenché par les conflits commerciaux et les difficultés du secteur automobile. La force du franc a aussi entravé la compétitivité des sociétés suisses dans la zone euro. Environ 56% des exportations MEM sont destinées à l'UE (hors Grande-Bretagne).

Les exportations ont reculé de 2,1% à 68,3 milliards de francs. Les chutes ont été importantes dans les pays voisins comme l'Italie (-11,4%), l'Allemagne (-6,4%) et la France (-5,9%). Les envois vers l'Asie (-1,7%) se sont aussi rétractés, à l'inverse de ceux vers les Etats-Unis (+3,5%).

Par rapport à 2018, les exportations ont diminué de 5,9% dans le secteur de la construction de machines, de 5,7% dans la métallurgie et de 1,4% dans le secteur électrotechnique/électronique. Seules les exportations d'instruments de précision ont augmenté (+1,2%).

L'évolution négative des affaires a eu un impact sur l'utilisation des capacités: le taux a baissé au quatrième trimestre à 83,0% contre 91,6% un an plus tôt. C'est inférieur à la moyenne à long terme de 86,4%.

Le nombre de collaborateurs a diminué à 320'500 au cours des neuf premiers mois de 2019, avant d'atteindre 324'600 au quatrième trimestre de 2019.

Swissmem plaide par ailleurs pour une ratification rapide des accords de libre-échange avec l'Indonésie et le Mercosur.

tp/jb/ck/lk/al

Retour à la page d'accueil