Automobile Bénéfice en repli et incertitude pour Suzuki

Le constructeur automobile japonais Suzuki a annoncé mardi une chute de 24,9% de son bénéfice net sur son exercice décalé 2019/20 et n'a pas livré dans l'immédiat de prévisions de résultats pour le prochain exercice, faute de visibilité en raison du coronavirus.

Son bénéfice net annuel a atteint 134,2 milliards de yens (1,2 milliard de francs), manquant ainsi de peu la cible du groupe de 140 milliards de yens.

Son bénéfice opérationnel annuel a chuté encore davantage (-33,7% à 215 milliards de yens), tout en s'avérant légèrement supérieur aux attentes du groupe.

Quant à son chiffre d'affaires annuel, il a reculé de 9,9% pour s'élever à 3.488,4 milliards de yens.

Suzuki explique avoir souffert de l'impact du coronavirus sur son dernier trimestre (janvier à fin mars), qui a aussi perturbé sa production en Inde, au Pakistan et au Bangladesh dès fin mars.

Le groupe est cependant absent du marché chinois, le premier à avoir chuté en février à cause du Covid-19. Excepté sur son segment secondaire des deux-roues, il est aussi peu présent en Europe et aux Etats-Unis, deux zones particulièrement touchées par la pandémie ces derniers mois.

Mais Suzuki a souffert d'autres vents contraires sur l'ensemble de l'exercice écoulé: le ralentissement économique en Inde, qui a rétrogradé en 2019/20 à la deuxième place de ses marchés mondiaux, derrière le Japon, des effets de change défavorables ou encore la hausse du taux de TVA au Japon depuis octobre.

Le groupe n'a pas fait de prévisions pour l'heure pour 2020/21, alors que sa production a aussi été suspendue ou sérieusement perturbée dans d'autres pays (Japon et Asie du Sud-Est notamment) à partir d'avril.

Malgré des résultats en déclin, le montant total du dividende 2019/20 du groupe va toutefois augmenter sur un an, en raison de sa décision d'allouer un dividende exceptionnel pour fêter le centenaire de son activité industrielle.

Suzuki, dont Toyota a pris 5% du capital l'an dernier, a assuré dans son communiqué «ne pas avoir de problèmes de trésorerie dans l'immédiat».

Au 31 mars ses liquidités disponibles et instruments financiers assimilés totalisaient plus de 600 milliards de yens (5 milliards d'euros). En outre, le groupe a sécurisé une ligne de crédit de 300 milliards de yens et envisage de renforcer encore sa situation financière à l'avenir, a-t-il précisé.