Actu people Chansons et émotion pour dire adieu à Guy Bedos

AFP

4.6.2020 - 20:28

«Il n'était peut-être pas pote avec la religion mais Dieu l'avait pour pote»: des centaines d'admirateurs et curieux se sont rassemblés jeudi après-midi sur le parvis de l'église Saint-Germain-des-Prés pour un dernier hommage à l'humoriste et comédien Guy Bedos, décédé il y a une semaine à l'âge de 85 ans.

Une grande photo de l'artiste, vêtu d'un pull rose, était affichée sur un des piliers de l'église dont l'accès, réservé à des personnalités du monde du spectacle, était protégé par des barrières en raison de l'épidémie de coronavirus.

L'arrivée du cercueil a été saluée par des applaudissements et des «merci!» lancés par la foule – peu sensible aux consignes de distanciation physique.

Dès le début de la cérémonie, la voix de Guy Bedos, retransmise à l'extérieur de l'église par des hauts-parleurs, a résonné. «Je veux pas qu'on m'enterre... Je voudrai qu'on m'embaume». C'était le début d'un sketch capté à l'Olympia.

En pleurs, son amie Muriel Robin, proche de la famille du comédien, a salué la mémoire d'un homme «gentil, tellement gentil», qu'elle considérait comme «un grand frère».

«Guy tu étais ce merveilleux frère toujours prêt à écouter... Avec toi j'ai eu un neveu et une nièce. Tu m'as fait un énorme cadeau en me faisant découvrir la Corse (...) Je te serre fort dans mes bras (...) ta gentillesse et ton si beau regard vont nous manquer. Merci et bravo», a-t-elle lâché, la voix nouée, avant de crier: «Bravo, bravo, bravo».

Muriel Robin avait fait deux spectacles avec lui au début des années 1990.

A la fin de son hommage, salué par des applaudissements dans l'église et à l'extérieur, a retenti la musique de Vladimir Cosma pour le film d'Yves Robert, «Un éléphant ça trompe énormément».

La cérémonie s'est poursuivie, mêlant chansons («Ma plus belle histoire d'amour», de Barbara, «Formidable» de Charles Aznavour...) et prises de paroles de proches et d'amis.

«Mon Dieu, qu'est-ce que tu en as énervé des cons», s'est rappelé Michel Boujenah, entre deux sanglots.

Avant le début la cérémonie, Nicolas, le fils cadet du comédien, sans masque, cravate dénouée et portant un parapluie, avait salué la foule d'un baiser de la main avant d'accueillir dans l'église plusieurs personnalités du monde du spectacle, dont le comédien Jean-Paul Belmondo, 87 ans, se déplaçant avec une béquille et soutenu par son fils Paul.

«Ce n'est qu'un au revoir»

Guy Bedos «n’était pas très pote avec la religion mais très ému par les églises», avait posté Nicolas sur son compte Twitter avant les obsèques de son père.

«Il n'était peut-être pas pote avec la religion mais Dieu l'avait pour pote», lui a répondu le curé de Saint-Germain-des-Prés, le père Antoine de Folleville.

En sortant de l'église, dont les cloches sonnaient à la volée, plusieurs participants à la cérémonie chantaient «ce n'est qu'un au revoir» tandis que la foule, d'où fusaient des youyous, applaudissait une dernière fois l'artiste.

Parmi les personnalités présentes, on remarquait plusieurs acteurs et actrices comme les comédiennes Fanny Ardant et Catherine Frot ainsi que les comédiens Pierre Richard, François Berléand, Alex Lutz ou encore Benoit Magimel. Les journalistes Anne Sinclair, Mireille Dumas, Franz Olivier Giesbert et Michel Drucker étaient également présents ainsi que le dramaturge Jean-Michel Ribes.

L'ancien ministre Jack Lang et l'actuel ministre de la Culture Franck Riester ainsi qu'Arnaud Montebourg ont également suivi la cérémonie.

Dans la foule des anonymes, un homme portait une pancarte «l'humour est un humaniste» avec, au recto: «merci Guy Bedos», rappelant son soutien aux sans-logis et à l'association Droit au logement.

Les funérailles du comédien doivent avoir lieu en Corse dans «l'intimité».

«...Puis on t'envole en Corse, dans ce village qui te rendait un peu ta Méditerranée d'Alger. On va chanter avec Izia et les Tao, du Higelin, du Trenet, du Dabadie et du Nougaro. On va t'faire des violons, du mélodrame a capella: faut pas mégoter son chagrin à la sortie d'un comédien», écrivait Nicolas Bedos dans une lettre lue sur France Inter.

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