Actu people Actes pédophiles ou pas, Michael Jackson garde ses fans 10 ans après sa mort

AFP

24.6.2019 - 15:10

Le «Roi de la pop» est mort, vive le roi: comme tous les ans depuis sa disparition en 2009, les fans de Michael Jackson s'apprêtent à commémorer l'événement, imperméables aux accusations de pédophilie qui ont récemment refait surface.

Sur le «Walk of Fame» d'Hollywood, où petites et grandes célébrités ont leur étoile, celle de Michael Jackson attire un flot constant de touristes. Marchands de souvenirs, artistes de rue, tatoueurs: tous assurent à l'AFP que les produits liés au chanteur continuent à faire recette.

Sur le trottoir d'en face, le «Musée Ripley», mélange de musée des horreurs et de livre des records, a stratégiquement placé une effigie de la star au-dessus de son guichet pour mieux attirer les badauds.

Et le personnel de l'antenne locale de Madame Tussaud affirme que la statue de cire de Michael Jackson reste une valeur sûre, reflet de sa popularité intacte.

Michael Jackson est mort le 25 juin 2009 d'une surdose médicamenteuse, à l'âge de 50 ans.

Dans un documentaire choc diffusé au printemps par HBO, «Leaving Neverland», deux hommes disent avoir été victimes d'abus sexuels répétés de la part de la star lorsqu'ils étaient enfants, dans sa propriété fantasmagorique à quelques heures de Los Angeles.

La plupart des fans interrogés par l'AFP ont eu vent de ces accusations de pédophilie – démenties de son vivant par l'intéressé qui n'a jamais été condamné pour de tels faits. Mais cela ne suffit pas à leur faire oublier l'auteur du légendaire album «Thriller» (1982) avec lequel beaucoup ont grandi.

«Je suis venu ici juste pour lui. Je ne prends pas de photos d'une autre étoile, quelle qu'elle soit», déclare Hooman Nazemi, un touriste néerlandais.

«Certaines choses dites dans le documentaire sont plutôt dures, mais on ne peut être sûr que c'est à 100% vrai», estime-t-il. «Je l'aime, c'est tout.»

- 18.000 roses -

Sosie de Michael Jackson, Antoine Baynes, 31 ans, gagne sa vie en exécutant le célèbre «moonwalk» sur Hollywood Boulevard. Les accusations contre son idole n'ont pas nui à ses recettes, bien au contraire.

«Quand le film de HBO est sorti, on s'intéressait autant à moi, peut-être même davantage. Ca a fait office de publicité», dit-il.

Le succès est tel, qu'on lui demande même de «marier des gens en tant que Michael Jackson». Dimanche, il avait deux cérémonies à son agenda.

Le chanteur, qui avait raconté dans un documentaire aimer dormir – en toute innocence selon lui – avec des petits garçons, avait déjà été accusé d'actes pédophiles avant le documentaire de HBO.

En 1993, un adolescent de 13 ans avait porté plainte pour attouchements. L'affaire s'était réglée à l'amiable contre 15 millions de dollars. En 2005, Michael Jackson était passé en jugement à Santa Barbara pour des abus commis sur un autre mineur, mais avait été acquitté.

Mardi, date anniversaire de son décès, les groupies du monde entier ont prévu d'organiser un «rassemblement d'amour» sur l'étoile de leur idole pour proclamer son «innocence». Une «danse des zombies» est aussi prévue à Venice Beach, ainsi que la projection de montages vidéo réalisés par des fans.

Ceux qui ne peuvent être présents sont invités à donner de l'argent pour littéralement recouvrir de fleurs, comme chaque année, la tombe du Roi de la pop, près de Los Angeles.

Les organisateurs affirment sur Twitter avoir reçu de quoi acheter plus de 18.000 roses, un record.

Selon la presse spécialisée, les nouvelles accusations contre Michael Jackson ont toutefois incité de nombreuses chaînes de télévision à renoncer aux hommages qu'elles préparaient de longue date.

Mais l'héritage commercial du chanteur se porte bien: t-shirts, porte-clefs et autres babioles à l'effigie de la star sont dans toutes les boutiques de Hollywood, et seul des icônes comme Elvis Presley ou Marilyn Monroe font mieux.

Pour les plus acharnés, un gadget ne suffit pas. «Des gens viennent nous demander sa silhouette, avec le chapeau, parfois sa signature», sourit John Lopez, artiste tatoueur. «Peut-être cinq ou six fois par an, et ce n'est pas différent cette année», relève-t-il.

Retour à la page d'accueil