Coup de coeur! Un voyage incroyable sur les traces de Simone Veil

Elvire Küenzi

27.2.2023

Le long-métrage du réalisateur Olivier Dahan qui revient sur les combats et les engagements de Simone Veil sort sur blue Vidéo. Poignant et instructif, il est l’un de mes derniers coups de cœur cinématographique. Voilà pourquoi.

Elvire fait son cinéma: un voyage incroyable sur les traces de Simone Veil

Elvire fait son cinéma: un voyage incroyable sur les traces de Simone Veil

Le long-métrage du réalisateur Olivier Dahan qui revient sur les combats et les engagements de Simone Veil sort sur blue Vidéo. Poignant et instructif, il est l’un de mes derniers coups de cœur cinématographique. Voilà pourquoi.

24.02.2023

Elvire Küenzi

27.2.2023

Certains aiment les films biographiques, d’autres les trouvent passablement ennuyeux. En temps normal, je fais plutôt partie de la deuxième catégorie. Mais… cette fois-ci, c’est différent.

Pourquoi ? Tout simplement parce que l’histoire de Simone Veil fait encore et toujours écho à l’actualité et aux droits des femmes qui ne sont jamais totalement acquis dans notre monde merveilleux. De mon côté, je connaissais la magistrate pour la loi dépénalisant le recours à l’interruption volontaire de grossesse… et c’est tout. 

J’ignorais qu’elle avait été déportée à Auschwitz à l’âge de 16 ans et qu’elle avait perdu une partie de sa famille dans ce camp. J’ignorais qu’elle avait fait des études de droit et de sciences politiques, qu’elle avait défendu la dignité de prisonniers et de prisonnières ou encore qu’elle avait œuvré à ouvrir des abris pour les toxicomanes, sans parler de sa lutte pour les malades du sida.

Le biopic d'Olivier Dahan s'est démarqué à la 48ème Cérémonie des César qui a eu lieu le 24 février dernier et a raflé les prix pour les meilleurs costumes et les meilleurs décors.
Le biopic d'Olivier Dahan s'est démarqué à la 48ème Cérémonie des César qui a eu lieu le 24 février dernier et a raflé les prix pour les meilleurs costumes et les meilleurs décors.
Filmcoopi

En 1974, elle est nommée ministre de la santé et parvient à faire adopter la célèbre loi Veil. A cette époque, une minorité des femmes travaillent, ce qui suscite l’étonnement voire parfois la réprobation de certains par rapport à sa carrière.

Rien à faire, Simone ne comptait pas se plier aux diktats de la société ! Cette femme engagée s’est battue pour ses convictions, elle s’est battue pour se faire une place là où les hommes ne voulaient pas d’elle. 

Comme vous pouvez le constater, le film réalisé par Olivier Dahan à qui l’on doit déjà les biopics d’Edith Piaf et de Grace Kelly, m’a appris énormément de choses sur cette femme incroyable. Et c’est bien là où réside son intérêt principal !

Le film n’est peut-être pas le plus grand sur sa forme mais il l’est sur son fond et sur ce qu’il défend. La construction de l’intrigue demeure intéressante avec de multiples sauts dans le passé, des sauts qui s’affranchissent de la chronologie stricte des événements et qui nous présentent des éclairages sur des périodes données de l’histoire de Simone Veil.

Le parti pris d’éviter une certaine linéarité est un choix intéressant qui dynamise le récit et permet de garder l’intérêt et l’attention du spectateur.

Le dernier tiers du long-métrage nous replonge dans l’horreur des camps de concentration, comme pour nous montrer qu’on peut revenir de l’enfer et accomplir de grandes choses.

Au casting, on retrouve Rebecca Marder et Elsa Zylberstein. Toutes deux prêtent leurs traits à Simone Veil sur des temporalités différentes du récit et assurent leur rôle avec brio et prestance. 

J’ai lu beaucoup de critiques sur ce film. On y décriait notamment le maquillage d’Elsa Zylberstein (sérieusement ?), la musique, un côté larmoyant trop appuyé ou un formalisme malheureux. Moi, je suis sortie du cinéma, ébahie, reconnaissante et… un peu complexée car c’est un film qui nous questionne profondément sur notre propre engagement, sur ce que l’on fait ou pas pour améliorer la société dans laquelle nous vivons.

Finalement, ce sentiment s’est transformé en motivation. Pour être honnête, j’ai hésité écrire sur ce long-métrage parce que suis bien plus douée pour faire des blagues un peu douteuses que pour parler de sujets sérieux. Mais j’ai changé d’avis et j’ai pris mon courage à deux mains parce que je crois que tout le monde devrait consacrer deux heures de son temps à découvrir les engagements de Simone Veil. 

Alors, sans rire cette fois, regarder ce biopic. C’est un grand film sur une grande dame. Il est essentiel, nécessaire, instructif et poignant. Et maintenant, il est disponible sur blue Vidéo

Rédactrice pour différents journaux suisses, blogueuse et passionnée des mots, Elvire Küenzi adore les séries (elle est tombée dans le chaudron magique en regardant Sex and the City et n'en est jamais ressortie)! Elle écrit aussi des romans girly en mangeant des marshmallows et en sirotant des cocktails (avec modération, bien sûr).
Rédactrice pour différents journaux suisses, blogueuse et passionnée des mots, Elvire Küenzi adore les séries (elle est tombée dans le chaudron magique en regardant Sex and the City et n'en est jamais ressortie)! Elle écrit aussi des romans girly en mangeant des marshmallows et en sirotant des cocktails (avec modération, bien sûr).