La faute aux résidences secondaires Ils ne trouvent plus de logement dans leur propre village!

Sven Ziegler

18.5.2024

De plus en plus de montagnards ne trouvent plus de logement dans leur propre village. Il n'y a presque plus que des appartements de vacances à acheter. Le contexte.

Vue sur Bettmeralp : ici, le problème s'aggrave considérablement.
Vue sur Bettmeralp : ici, le problème s'aggrave considérablement.
KEYSTONE

Une scène inattendue s'est récemment produite dans une étable transformée de Bettmeralp, en Valais: un Allemand est entré dans la pièce et a proposé au président de la commune, Martial Minnig, de tout acheter, «quel que soit le prix». Pour l'élu, c'est encore à peine croyable.

Cet épisode illustre un problème croissant dans les régions de montagne : le manque de logements abordables. Le «Tagesanzeiger» s'est entretenu avec des personnes concernées.

Christina Imesch et son mari, tous deux actifs dans le secteur du tourisme, cherchent en vain depuis 2021 un appartement plus grand à Bettmeralp. La demande croissante de logements par les propriétaires de résidences secondaires et les effets de l'initiative sur les résidences secondaires ont entraîné une explosion des prix qui rend de plus en plus difficile la recherche d'un logement à prix raisonnable pour les autochtones.

«Trouver quelque chose d'abordable est très difficile ici en haut», explique Christina Imesch, frustrée. La recherche d'un logement s'avère de plus en plus stressante. Si aucune solution n'est trouvée d'ici un an, ils risquent, en tant qu'autochtones, de devoir déménager.

20'000 francs par mètre carré

La situation est similaire dans d'autres communes touristiques. En Haute-Engadine, par exemple, les prix au mètre carré atteignent 20'000 francs pour les résidences secondaires. La hausse des prix de l'immobilier et le recul des logements abordables suscitent l'inquiétude et la résistance des communes concernées.

Selon une étude de la Confédération, entre 3000 et 5000 logements abordables ont disparu dans les communes touristiques entre 2016 et 2021. Une situation difficilement gérable pour ces dernières. Martial Minnig déclare : «La situation actuelle est alarmante».

Le défi consiste à trouver des solutions adéquates qui tiennent compte des besoins des autochtones tout en préservant l'attractivité des régions de montagne en tant que destinations touristiques. «Nous avons besoin des propriétaires de résidences secondaires, mais parfois ils ne voient pas ce que nous faisons pour eux», explique le président de Bettermalp. Il plaide pour une solution équilibrée qui tienne compte des intérêts de toutes les parties.

Difficile de trouver des solutions durables

L'idée de créer soi-même des logements en tant que commune s'est toutefois heurtée à des obstacles financiers. «Il nous manque des recettes telles que les redevances hydrauliques», explique Martial Minnig. Des solutions durables à ce problème font actuellement défaut.

Car les propriétaires de résidences secondaires ne rapportent généralement pas non plus beaucoup d'argent aux communes. L'élu local raconte qu'il a entendu parler dans un restaurant de deux seniors qui vivent désormais pratiquement toute l'année à Bettmeralp. Selon leurs dires, ils auraient déposé leurs papiers dans le canton de Zurich.

En Valais, ils devraient payer presque deux fois plus d'impôts.