Proche-OrientLes civils fuient les violents combats à Jabalia et Rafah
ATS
18.5.2024 - 22:20
De violents combats opposent les troupes israéliennes à des combattants palestiniens samedi à Jabilia, dans le nord de la bande de Gaza et à Rafah, dans le sud. Les hostilités ont fait fuir quelque 800'000 personnes dans cette ville depuis début mai, selon l'agence onusienne UNRWA.
18.05.2024, 22:20
ATS
Au huitième mois de la guerre l'opposant au mouvement islamiste palestinien Hamas, l'armée israélienne a affirmé samedi avoir «éliminé une cinquantaine de terroristes» dans l'est de Rafah, la ville gazaouie du sud accolée à l'Egypte, où ses troupes sont entrées début mai.
Selon des journalistes de l'AFP, les tirs d'artillerie et les frappes aériennes se poursuivent dans l'est et le nord-est de Rafah. Une frappe y a fait deux morts dans un camp de déplacés, a indiqué l'hôpital koweïtien de la ville.
Les Brigades al-Qods, branche armée du dihad islamique palestinien, ont aussi affirmé affronter dans l'est de la ville des troupes israéliennes, entrées dans ce secteur le 7 mai. Dans le nord de la bande de Gaza, des correspondants de l'AFP et médecins ont fait état d'affrontements intenses dans la nuit de vendredi à samedi dans le camp de réfugiés de Jabalia.
Début janvier, Israël avait annoncé avoir neutralisé le Hamas dans le nord du territoire palestinien, mais selon l'armée, le mouvement contrôlait «totalement» Jabalia «il y a quelques jours».
Visite d'un envoyé américain
Le conflit a été déclenché le 7 octobre par l'attaque du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 125 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 mortes selon l'armée.
L'opération militaire lancée en représailles par Israël à Gaza a fait 35'386 morts, essentiellement des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas, au pouvoir dans le territoire depuis 2007.
Après des mois de bombardements et opérations qui ont ravagé le nord et le centre de la bande de Gaza, et poussé des centaines de milliers de déplacés à Rafah, l'armée israélienne a annoncé jeudi intensifier ses opérations dans cette ville, avec l'objectif affiché d'y anéantir les derniers bataillons du Hamas, malgré les inquiétudes internationales.
Vendredi, 13 pays – Japon, Canada, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Australie, Corée du Sud et sept Etats membres de l'UE parmi lesquels la France – ont adressé à Israël un appel conjoint à ne pas lancer d'offensive de grande ampleur sur Rafah.
Premier soutien d'Israël, les Etats-Unis, qui s'opposent également à une offensive d'ampleur à Rafah, ont annoncé la visite dimanche en Israël du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.
Bataille «décisive»
Mais le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, juge cette bataille «décisive» et campe jusque-là sur son refus de «toute discussion» sur l'avenir de Gaza avant que «le Hamas soit anéanti».
Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, a menacé samedi de démissionner si M. Netanyahu n'approuvait pas un plan d'après-guerre pour la bande de Gaza.
Les civils continuent eux de fuir Rafah, vers le nord et la côte, malgré l'absence «d'itinéraire sûr» et de «destination sûre», selon l'agence humanitaire de l'ONU, Ocha.
Depuis qu'Israël a ordonné l'évacuation des secteurs est de la ville le 6 mai, «800.000» ont «été forcées de fuir», pour s'entasser notamment à Khan Younès, plus au nord, a indiqué sur X Philippe Lazzarini, le patron de l'UNRWA, agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens.
Aide pas acheminée
Alors que l'acheminement de l'aide humanitaire est quasi à l'arrêt depuis des jours, «plus de 300 palettes» de matériel ont été envoyées pour la première fois samedi via une jetée flottante temporaire construite par les Etats-Unis, a annoncé samedi l'armée israélienne.
Mais l'ONU et les organisations humanitaires répètent que seule l'ouverture des passages routiers peut garantir les nécessaires livraisons à grande échelle, dans le petit territoire surpeuplé, assiégé et menacé de famine.
Depuis le déploiement le 7 mai de l'armée israélienne du côté palestinien du poste-frontière de Rafah, Israéliens et Egyptiens se renvoient la responsabilité de la paralysie de ce passage par où entrait l'essentiel du carburant indispensable aux hôpitaux et à la logistique humanitaire.