Tristan Scherwey «J’ai pu transpirer et sortir les mauvaises bactéries»

ATS, par Jean-Frédéric Debétaz (Prague)

16.5.2024 - 15:39

Absent lundi soir face à la Tchéquie au Championnat du monde à Prague, Tristan Scherwey est revenu contre les Britanniques mercredi soir. Et le Fribourgeois a bien transpiré.

Tristan Scherwey a retrouvé la glace contre les Britanniques mercredi soir.
Tristan Scherwey a retrouvé la glace contre les Britanniques mercredi soir.
IMAGO/justpictures.ch

16.5.2024 - 15:39

A le voir dégoulinant face aux micros en zone mixte après la victoire 3-0 face à la Grande-Bretagne, on pourrait penser que Tristan Scherwey vient de se faire verser un seau d'eau sur la tête. Des gouttes naissent en permanence de son front et perlent tant sur sa visière qu'au bout de son nez. «C'est qu'il fait tellement chaud dans cette patinoire», lance l'attaquant pour expliquer cette sudation extrême.

Et puis il y a aussi le fait que Scherwey appartient à cette caste de joueurs qui donnent tout sur la glace, peu importe l'adversaire. S'il faisait du sport automobile, on l'imaginerait avec le pied en permanence sur l'accélérateur. L'attaquant du CP Berne est un fidèle de l'équipe de Suisse depuis le Mondial 2018 et la médaille d'argent à Copenhague. Il fait partie de ses joueurs capables de se mettre au service de l'équipe en faisant abstraction de ses statistiques personnelles pour le bien du collectif.

Essayer de gérer la maladie

En 2022 à Helsinki, le Fribourgeois de 33 ans s'était fracturé le pied droit durant la compétition. Et l'an dernier, il n'était pas venu car son amie mettait au monde leur petite fille. Cela signifie que Tristan Scherwey a comme du temps à rattraper avec cette équipe nationale qu'il aime tant.

Après un bon match et un but face aux Norvégiens vendredi dernier, celui que les Alémaniques appellent affectueusement «Trischa» a senti que quelque chose allait moins bien.

«Le premier match, tout était parfait, raconte-t-il. Mais dès samedi, j'ai senti que ça arrivait. Dimanche matin je me suis entraîné et je pensais que ça irait, mais l'après-midi je sentais que ce n'était pas vraiment ça. Je voulais jouer contre l'Autriche. J'ai dit au coach de décider et il a voulu que je joue. J'ai essayé de gérer mentalement, mais j'étais un peu déçu parce que je n'ai pas pu donner ce que j'ambitionnais de donner. Et le lendemain, ça n'allait pas vraiment mieux donc j'ai dit que cela ne servait à rien et je suis resté au lit pour me reposer.»

Chasser les bactéries

Lui le compétiteur a dû se résoudre à déposer temporairement les armes pour son bien et celui de l'équipe. Ce qui fait qu'il n'a pas pu affronter la Tchéquie lundi soir à domicile dans une patinoire pleine dans une ambiance survoltée.

«C'est sûr que j'aurais voulu le jouer, regrette-t-il. Je n'étais pas dans mon meilleur état, mais ce n'est pas la première fois que cela m'arrive en tant que professionnel et des fois tu dois trouver un chemin mentalement pour gérer ça. J'étais persuadé que j'allais pouvoir bien le gérer. Je n'ai pas mal joué contre les Autrichiens, mais je suis dur avec moi-même et je savais que je pouvais apporter davantage que ça. C'est donc pour cette raison que j'ai dit au staff que je préférais me reposer pour revenir avec assez d'énergie.»

Le sourire vissé aux lèvres, Scherwey a participé au quatrième succès helvétique. La Suisse a joué avec sérieux et le Fribourgeois a pu se remettre dans le rythme. «Les premiers shifts, ça allait bien, concède-t-il. Après, avec la chaleur, c'était plus difficile. Mais je suis content, parce que j'ai pu transpirer et sortir les mauvaises bactéries. Maintenant, cela ira de mieux en mieux.»

ATS, par Jean-Frédéric Debétaz (Prague)