Athlétisme A Götzis, les larmes d'Ehammer et le sourire de Kälin

hle, ats

20.5.2024 - 08:44

Les stars suisses des disciplines multiples ont connu des fortunes pour le moins diverses à Götzis. Les larmes de Simon Ehammer, dont l'envie de record a basculé dans la frustration, contrastaient avec le sourire d'Annik Kälin qui a dissipé ses doutes avec un résultat de premier ordre.

Simon Ehammer n'a pas terminé le décathlon de Götzis.
Simon Ehammer n'a pas terminé le décathlon de Götzis.
KEYSTONE

20.5.2024 - 08:44

Il a fallu un certain temps avant que Simon Ehammer ne refasse surface. L'Appenzellois s'était réfugié dans la tente réservée aux soins pendant que ses collègues du décathlon terminaient ces deux jours difficiles par le 1500 m. Il avait d'abord dû digérer en pleurant ce qui lui était arrivé.

«Moi-même, je n'ai jamais vécu cela», a-t-il ensuite confié avec calme. «Je suis entré dans une spirale de déception» qui l'a entraîné vers le bas. Il n'en est plus sorti. «Il y a deux ans, j'ai hurlé et pleuré ici de joie après mon saut de 8m45. L'énergie que te donne une telle chose m'a maintenant définitivement été enlevée ici au javelot.»

Trois coups de mou à la suite

Au début de la deuxième journée, Ehammer avait affiché ses ambitions avec ses 13''55 sur 110 m haies: le record suisse (8468) comme minimum, 8600 points comme valeur de référence, avec de la place pour rêver.

Mais à la place du flow, la frustration s'est installée: 37m36 avec le disque, bien qu'il ait dépassé plusieurs fois la marque des 40m. Seulement 5m00 à la perche, alors qu'il «vaut» 5m20. Puis une performance sans âme avec le javelot: il s'était fixé un objectif de 55 m, il a atteint 48m57.

«Physiquement, j'aurais pu courir le 1500, mais mentalement, j'aurais échoué. J'étais assis là, je n'arrêtais pas de pleurer, je ne savais pas pourquoi», a-t-il décrit. «Dans cet état d'esprit, tu ne peux pas te battre quand les jambes commencent à faire mal. J'aurais dû encaisser une nouvelle déception.»

Ehammer doit maintenant digérer ce cauchemar. Le champion du monde en salle sait que sa forme est très optimale. Il a encore progressé en vitesse: le 100 m, le saut en longueur et le sprint des haies ont fonctionné à merveille. Mais il n'a pas réussi à obtenir en compétition les résultats intéressants qu'il avait obtenus à l'entraînement dans les disciplines qui lui posaient problème.

Le genou tient le coup

Annik Kälin se trouvait à l'autre extrémité de l'échelle des sentiments: «Tout s'est déroulé de manière optimale», a conclu la Grisonne. La physiothérapeute qu'elle est avait encore hésité à prendre le départ à Götzis. En saut en hauteur, des douleurs au genou lui rendent la vie difficile et une aggravation de la situation en début de saison olympique serait fatale.

Mais le voyage dans le Vorarlberg a valu la peine: avec 6506 points – et une 2e place, le résultat a été meilleur de plus de 300 points que prévu. «Et les douleurs au genou n'ont pas empiré. Cela montre que je maîtrise mon genou, ce qui est motivant», a souligné la jeune femme de 24 ans. Une double participation aux Championnats d'Europe à Rome, avec l'heptathlon et le saut en longueur, est donc possible.

Annik Kälin est ravie de son total de points, d'autant plus qu'elle s'était volontairement abstenue de forcer au saut en hauteur. «Je n'ai visé haut dans aucune discipline, mais j'ai fait preuve de constance», a-t-elle analysé. Selon elle, il y a encore une marge de progression.

hle, ats