Trafic routier Pas de créneaux horaires ou de péages pour aller au Sud

kigo, ats

8.5.2024 - 11:38

Le Conseil fédéral ne veut pas de créneaux horaires ou de péages pour pouvoir traverser les tunnels du Gothard et du San Bernardino. Dans un rapport adopté mercredi, il a toutefois estimé qu'il est nécessaire d'agir par le biais d'autres mesures pour lutter contre les embouteillages.

Le Conseil fédéral soutient des mesures pour lutter contre les embouteillages aux tunnels du Gothard (image prétexte).
Le Conseil fédéral soutient des mesures pour lutter contre les embouteillages aux tunnels du Gothard (image prétexte).
KEYSTONE

8.5.2024 - 11:38

Il n'est pas réaliste d'imposer aux usagers de la route de réserver un créneau horaire précis pour pouvoir traverser ces tunnels, indique le gouvernement dans un communiqué. Les surfaces requises pour aménager de vastes aires d'attente ne sont pas disponibles aux entrées de ces tronçons.

Quant à une redevance pour l'utilisation des passages alpins, elle conduirait de facto à ce que le Tessin ne soit plus relié au reste du pays que par des liaisons routières payantes, accessibles toute l'année. Le Conseil fédéral refuse cette option pour des raisons de cohésion nationale.

Il la rejette aussi car elle va à l'encontre du principe constitutionnel selon lequel l'utilisation des routes publiques est exempte de taxe. Cette mesure nécessiterait une modification de la Constitution. Enfin, le Conseil fédéral ne comprend pas pourquoi une taxe devrait être introduite aux passages transalpins, mais pas sur les routes de liaison ou dans les tunnels du Plateau, où les problèmes de trafic sont parfois encore plus importants.

La population locale en pâtit

En revanche, le gouvernement soutient des mesures supplémentaires pour continuer à lutter contre les embouteillages dans ces zones. Les bouchons qui se forment sur les autoroutes lors des jours fériés au printemps et durant les vacances d'été surchargent aussi les routes cantonales utilisées comme trafic d'évitement.

La population locale en pâtit: nuisances sonores, pollution, perturbations des transports publics et du trafic local ou encore dangers de sécurité routière. Le moyen le plus efficace de lutter contre le trafic d'évitement est de disposer de routes nationales qui fonctionnent correctement, relève le Conseil fédéral.

Ces dernières années, de nombreuses mesures ont déjà été mises en oeuvre en collaboration avec les cantons des Grisons, du Tessin et d'Uri. Le gouvernement cite des fermetures d'entrées d’autoroute, l'allongement de voies de sortie, des régulations ponctuelles du trafic au niveau des sorties ainsi que de grandes campagnes d’information.

Réguler les sorties d'autoroutes

Afin d'améliorer encore les conditions de circulation, la Confédération a examiné plus de 80 mesures supplémentaires. Le Conseil fédéral recommande d'approfondir davantage la question de la régulation automatisée des sorties d'autoroutes, via des feux de circulation par exemple.

Actuellement, certaines sorties sont régulées manuellement par la police cantonale ou des agents de la circulation. Cette mesure permet de ne garder sur les routes cantonales que le volume de trafic que ces dernières sont capables d’absorber sans aucune perturbation.

En outre, des fermetures temporaires de jonctions font l'objet d'analyses approfondies et sont testées sur l'A2 en direction du Sud, afin de séparer le trafic transalpin du trafic local. Le Conseil fédéral estime que d’autres mesures sont également nécessaires au niveau du réseau routier cantonal, telles que la mise en place d'installations de régulation du trafic en amont des entrées de village.

De la route au rail

Le gouvernement rappelle par ailleurs l'objectif de transférer le transport de marchandises transalpin de la route au rail. Depuis 2000, le développement ciblé de l’infrastructure ferroviaire ainsi que l'introduction de mesures, comme la redevance poids lourds liée aux prestations, ont permis de réduire de 34% le nombre de véhicules lourds dans le trafic nord-sud.

En ce qui concerne le transport de voyageurs, la construction du tunnel de base du Gothard a permis d'améliorer l'offre ferroviaire. Depuis son ouverture et jusqu'à 2022, la croissance du transport de voyageurs sur la route a été réduite, passant de +1,6% à +1% par an.

Modeste, le désengorgement qui en a découlé n'a toutefois pas eu d'effet sensible sur les embouteillages et le trafic d'évitement au Gothard. Le Conseil fédéral estime donc qu'il serait nécessaire de développer des offres mieux adaptées aux besoins spécifiques du trafic touristique empruntant les passages alpins et soutenues par des mesures d’accompagnement efficaces.

kigo, ats